Et oui Fred DRYER a eu une vie avant Rick HUNTER et avant de briller sous les projecteurs d'Hollywood, il brillait sous les spots de la NFL. A sa sortie de San Diego State University, John Frederick "Fred" Dryer a déjà une solide réputation et tout le pays connait la défense des Aztecs emmené donc par le futur Rick Hunter à l'écran au poste de Defensive End mais aussi, comme on l'a vu avec Carl "Apollo Creed" Weathers au poste de Linebacker. La réussite personnelle de Dryer, et son physique (1,93 m pour 103 Kg), lui ouvrent tout naturellement les portes de la grande ligue. Il est drafté en treizième position du premier tour de la draft 1969 (la même année que O.J Simpson et "Mean Joe" Greene) par les New York Giants. Il y gagne de suite un poste de titulaire (Right Defensive End) grâce à un gros physique et a un mental hors-norme. Pendant les trois saisons qu’il passera à New York, il est même chaque année le meilleur sackeur de la franchise (avec un total de 27 sacks en 42 rencontres) ce qui le conduit au Pro Bowl en 1970. Malgré une belle réussite à New York, Dryer a du mal à se plaire dans la ville. Il n’y a d’ailleurs jamais réellement habité, préférant vivre dans un Van Volkswagen durant ces trois ans. En 1972, les Giants décident donc de le trader aux Patriots, mais après les discussions liées à la draft, il atterrit finalement aux Los Angeles Rams, heureux de retrouver sa Californie natale.
Il commence d’abord par être la doublure de l'immense Jack Youngblood. En 1973, il joue plus et démarre tous les matchs. C'est au cours de cette saison qu'il réalise une performance jusqu'à ce jour inégalé. Il réussit au cours du même match, deux sacks dans la End Zone adverse. Il reste à ce jour, le seul joueur à avoir réussi à compiler deux safeties au cours du même match. Les Rams s’imposent 24-7 lors de cette rencontre, et Dryer est élu Defensive player of the week, car ce jour là, « il était partout, on ne voyait que le numéro 89 ». Il finit la saison avec 10 sacks, 3 forced fumbles et 3 fumbles recoveries. Il fait grossir ses stats au fil des années jusqu’à devenir All-Pro (meilleur joueur de la NFL à son poste) après la saison 1974 durant laquelle il réalise 15 sacks. Il forme maintenant un duo très performant avec l’énorme Jack Youngblood, et en 1975 (l’année de son deuxième Pro Bowl), il étoffe encore un peu plus son pedigree contre les Eagles en réalisant une interception et en la retournant pour 20 yards et 1 TD. Il célèbre ce TD en mimant un lancer de dés avec le ballon, "The Rolling Six", et déclare : « Si je marque encore un touchdown, je mets le feu à mes cheveux dans la end zone ! ». Une petite phrase malicieuse, une coutume pour Dryer, puisqu’il est aussi le "bouffon" du vestiaire, toujours prêt à tout pour un bon mot, imitant son ancien coach pour faire rire la galerie. Il poussait parfois aussi la plaisanterie jusque sur le terrain, durant les échauffements mais également pendant les matchs ! Sa plus grosse facétie sur un terrain est énorme et presque incroyable : lors d’un match très serré, pendant le huddle d’une action cruciale, l’un de ses coéquipiers clame : « C’mon, guys! There is no tomorrow! ». Dryer se relève alors et se dirige vers le bord du terrain. Quand ses coéquipiers lui demandent ce qui ne va pas, il répond simplement : « Nothing. But if there is no tomorrow, I’m sure not going to waste my last day playing a football game. »…
Arrive 1979, année durant laquelle Dryer flirte avec l’excellence, et réalise de très bons chiffres, 10 sacks et 3 FF, et où il dispute le SB XIV contre les grands favoris, les Pittsburgh Steelers de Terry Bradshaw. Malheureusement pour lui, les Steelers gagnent 31-19 alors que son équipe menait 19-17 au début du quatrième quart… « Nous les avions mis dans les cordes ! Donc, personne n’est amer, et personne ne souffre. Nous avons fait jeu égal avec ces mecs, et ils savent bien que nous avons joué au football ce soir ! ».
Après 176 matchs joués en 13 ans de carrière, Dryer finit sa carrière avec 104 sacks, Seule ombre au tableau dans cette carrière très solide, son aveu concernant la consommation de stéroids : « J’ai pris des Stéroids lorsque j’étais au collège. On m’a dit que si je voulais gagner en taille et en poids, je devais en prendre, et je l’ai donc fait. Mais mon corps a mal supporté le traitement, et après 4 ou 5 mois je me suis demandé si je souhaitais vraiment avoir un telle vie. La réponse a été non, j’ai donc arrêté ». Un épisode de sa vie plus marquant qu’il n’y paraît puisqu’il militera par la suite pour la mise en place systématique du dépistage et de sévères sanctions contre le dopage. Dryer gardera donc l’image d’un personnage singulier et non-conformiste, avant tout simple et attachant. Il trouvait une forme de thérapie dans la conduite : routard des off-seaons, il a traversé plusieurs fois les Etats-Unis et le Canada pendant ces périodes d’inactivité dans d'interminables Road Trips, se nourrissant de hamburgers et regardant par exemple des matchs de baseball amateurs au fin fond du Kansas. « Je regrette vraiment beaucoup cette époque…». Le public regrette sûrement celle pendant laquelle il jouait ! Voici un petit documentaire sur les talents de Fred DRYER sur un terrain de football américain :