mardi 14 août 2012

Isiah THOMAS


Isiah THOMAS connaît une enfance difficile dans la banlieue de Chicago où il est très proche d'un gang. Mais son salut il va le trouver dans le sport et le basket plus précisémment pour cet athlète qui choisira de lui-même de rester dans le droit chemin. Il suit donc le chemin de l'école et intègre le lycée de Saint-Joseph qui possède une bonen tradition de basket. A St-Joseph il se fait remarquer en remportant le titre 1978 de l’État de l'Illinois, il obtient une bourse pour aller étudier à l'université d’Indiana où l'équipe de basket-ball est entraînée par le légendaire Bobby Knight. La carrière d'Isiah THOMAS au plus haut niveau peut alors débuter. Dès sa première saison, il devient incontournable dans le paysage de la NCAA. Choisi pour représenter les États-Unis lors des Jeux olympiques de 1980, il ne peut jouer avec la sélection car les États-Unis boycottent les Jeux moscovites. À 19 ans, il n'effectue pas ses deux dernières années universitaires et se présente à la draft en 1981 après avoir remporté le titre universitaire NCAA 63-50 avec son équipe des Indiana Hoosiers face à North Carolina. Isiah Thomas est élu meilleur joueur du final four universitaire. Il est sélectionné en deuxième position du premier tour de la draft en 1981 (derrière Mark Aguirre) par les Detroit Pistons équipe de NBA dont il va très vite devenir le leader. Il inspire son équipe composée de Joe Dumars, Bill Laimbeer, Mark Aguirre (arrivé en 88 à Detroit) et Dennis Rodman avec une défense de fer à la limite de l'interdit pour laquelle ils sont surnommés les Bad Boys. Thomas emmène les Pistons à plusieurs finales de championnats consécutifs (1988-1989 et 1990). Les Pistons seront champions NBA en 1989 et en 1990 avec Chuck Daly comme entraîneur. Durant ces années phares pour la franchise de Détroit, l'histoire des pistons sera marqué par la rivalité avec les Chicago Bulls et des matchs de playoffs d'une rare intensité. Ces playoffs entre Bulls et Pistons à la fin des années 80 et débuts des années 90 vont faire exploser les audiences TV car l'amérique se régalait de l'opposition entre Michael JORDAN et Isiah THOMAS. Mais contrairement à la rivalité entre Magic Johnston et Larry Bird quelques saisons plus tôt celle-ci ne fait pas dans le glamour et le respect. Les coups bas volent surtout du côté de Détroit, la spécialité de la maison il faut dire. Jordan déteste Isiah Thomas et les années ne changeront pas la donne. 


Pour les J.O de 92, Isiah THOMAS est dans un premiers temps sélectionner dans la Dream Team, logique il est le meilleur meneur de jeu de la NBA depuis le retrait de Magic (séropositif, il a annoncé sa retraite des parquets l'année avantl es J.O). Mais sa majesté Jordan ne l'accepte pas si facilement et déclare ne pas vouloir faire partie de la Dream Team si Thomas en faisait partie. John Stockton remplace alors Isiah au poste de meneur de l'équipe américaine aux JO de Barcelone. Mais pour être bien sûr que la NBA ne change pas d'avis, Karl Marlone va s'y déployer et mettre du sien dans l'opération J.O sans Thomas. Le 14 décembre 1991, Isiah Thomas est victime d'un coup de coude du "mailman" en montant au cercle. Thomas nécessite plus de 40 points de suture autour de l'œil. C'est assez impressionnant : 


L'entraîneur des Pistons, Chuck Daly, qui était également celui de la Dream Team, se montre furieux et accuse Malone d'avoir mis le coup de coude intentionnellement pour écarter Thomas de la sélection. Thomas reviendra assez vite sur les parquets mais ne sera plus jamais champion NBA. Il cumule un sacré palmarès, lui qui sera convoqué 12 fois au All Star game et sera trois fois de suite dans la first all NBA team (84, 85 et 86). Malgré une sale réputation, non usurpée il est vrai, de Bad Boy, Isiah Thomas demeurait un joeur élégant sur les parquets dès qu'il avait le ballon, dribleur fou il savait tout faire, défendre, voler des ballons, mais aussi faire des passes décisives (un des tous meilleurs de l'histoire de la NBA) comme shooter à trois points ou venir taper un dunk sur la tête de son adversaire. Considéré comme l’un des meilleurs meneur de jeu de toute l'histoire de la NBA. Thomas est intronisé au Basketball Hall of Fame en 2000 et il reste l'un des joueurs préférés de Will Smith sinon son préféré. D'ailleurs l'acteur n'a pas hésité à le faire venir joueur dans "le prince de Bel-Air" pour assvouir ses phantasmes de playground : 


Enfin et pour conclure sur une note pus en adéquation avec la réalité, voici un petit best of de la palette très large du jeu d'Isiah THOMAS avec quelques une de ses plus belles actions :


vendredi 3 août 2012

Chuck "Concrete" BEDNARIK


Après le sujet sur James HARRISON j’avais envie de faire une série sur les meilleurs linebackers de la NFL et plus précisément sur les plus frapadingues et les plus terrifiants. Cela tombe bien en général ce sont les mêmes. Contrairement au Rugby, le joueur de football américain n’est pas un joueur complet mais un spécialiste. Certains ne toucheront jamais le ballon de leur carrière et se contenteront de bloquer des défenseurs pour protéger leurs quaterback, pour le linebacker c’est différent. Pour lui il n’a qu’une mission arrêter et plaquer l’adversaire. C’est pour cela que ce poste a réuni une ribambelle de barjots qui n’avait qu’à l’esprit de plier le joueur adverse qui porte le ballon. Mais comme toute règle il y a une exception et dans le NFL des années 50-60 Chuck BEDNARIK a été un joueur à part. Il a été le dernier joueur à jouer les matchs complet en évoluant en attaque (bloqueur de la ligne offensive au poste de centre) et en défense il fut l’un des plus effrayants et efficaces linebacker de l’histoire de la ligue. Si le fait qu’il joue les matchs complet lui a valu le surnom de « the last of 60 minutes men » c’est parce qu’avant l’avènement du professionnalisme, le football américain était composé de joueur qui jouait à la fois en attaque et en défense. Chuck BEDNARIK sera le dernier de ces 60 minutes men. Mais ce n’est pas le surnom qui va lui coller à la peau. Chuck sera plus connu en NFL sous le sobriquet de « Concrete Charlie » (Charlie le mur de béton). Pourquoi un tel surnom ? Parce que les attaquants ressortaient comme la Formule 1 d’Ayrton Senna après être rentré de plein fouet dans le mur de béton BEDNARIK ? Si vous pensez que la métaphore est trop sanglante vous allez voir plus tard que le plaquage dévastateur de Bednarik qui a fait sa légende et qui a failli laisser sur le carreau la vedette de l’époque Franck Grifford mérite amplement ce surnom (Au moment du match, devant leurs postes de TV, les américains avaient cru qu’ils avaient assisté en direct à la mort du joueur de New York). Mais en vérité son surnom à une origine bien particulière : Son surnom « Charlie en béton armé » ne vient pas réellement du fait qu’il était comme un mur pour ses adversaires, mais tout simplement qu’il vendait du béton pendant l’inter-saison puisqu’à cette époque, les contrats NFL ne suffisaient pas à faire vivre un homme pendant la saison morte. Son surnom est donc venu tout naturellement, tiré d’un article de Hugh Brown, un journaliste d’un quotidien de Philadelphie, qui avait écrit : « Il est aussi dur que le béton qu’il vend ! »

Mais avant de revenir longuement sur ce plaquage quelques mots sur Bednarik l’un des plus grands enfants de putain que la NFL ait jamais engendré ! Oui le langage est un peu cavalier et emprunté au western (Cf le bon la brute et le truand et les excellentes tirades de Tuco Benedicto Pacífico Juan María Ramírez) mais « Concrete Charlie » BEDNARIK était un joueur méchant, un vrai méchant sur le terrain et est devenu un personnage de l’histoire du football américain. Enfant d’immigrés tchécoslovaques il nait en 1925 dans l’Etat de Pennsylvanie et la seconde guerre mondiale va changer sa vie. Engagé dans l’aviation américaine, il va être à l’intérieur de son bombardier au cœur des combats au dessus de l’Allemagne nazie. Il survivra à plus de 30 missions et reviendra au pays avec le statut de héros de guerre et une chemise où il n’y plus assez de places pour accrocher ses décorations eu égard à ses brillants états de services. Fait chevalier de la médaille de l’air, il compte aussi 4 étoiles de la « service star » et 4 autres de la « Oak Leaf Cluster » toutes ses récompenses sont attribuées a des soldats qui se sont distingués dans des missions dangereuses ou en vol, voir les deux. A la fin de la guerre Bednarik n’a seulement que 20 ans, quand le héros national part à l’université joué au football mais les combats  l’ont grandement marqué  puisqu’il se sait alors être un miraculé, et que cela aura bien sûr une incidence sur sa carrière. Il devient une terreur sur les terrains universitaires et en 1949 il est drafté par les Philadephie Eagles, il est tout simplement choisi en numéro 1 de la draft ! Un choix judicieux pour les Eagles car en 14 saisons Bednarik ne manquera que 3 matchs ! Statistique impressionnante surtout que Bednarik fût le dernier joueur à jouer en attaque et en défense (mais aussi dans les équipes spéciales). Cette polyvalence a pour lui une grande fierté et quand dans les années 90 on lui parlait de Deion Sanders il répondait : « Et quand je dis que je jouais des deux côtés du terrain, c’est qu’il y avait des contacts sur chaque jeu. Tu prenais des coups ! Tu devais tout donner à chaque fois. Pas comme ces trucs de femmelette de nos jours, surtout quand on veut me parler de Deion Sanders…. "Ohhhhh, ce n’est pas merveilleux comment il joue des deux côtés". Il ne joue pas sur les deux tableaux. Il fait juste ses petits pas de jambes. Il joue un match entier sans jamais plaquer. Il ne saurait même pas plaquer ma femme Emma ! ». On commence déjà avec cette phrase a deviner le personnage Bednarik. Mais ce n’est pas fini. Champion de la NFL dès sa première saison  en étant "monstrueux" en finale, Bedanrik va marquer l’histoire de ce sport en étant sélectionné 10 fois all-pro au cours de ses 14 saisons, c'est-à-dire le meilleur joueur du pays à son poste. Mais plus que ses statistiques, que ces titres c’est sa façon de joueur et sa violence qui vont en faire un vrai méchant comme dans les films d’Holywood. Agressif envers tout le monde, Bednarik se transforme sur le terrain et comme il dira dans de nombreuses interviews, dès qu’il a le casque sur la tête il avait la haine de l’adversaire qui montait en lui et il ne pensait plus qu’à une chose, à tuer son adversaire. Pas le tuer physiquement mais l’aplatir, le sortir du terrain qu’il regagne le vestiaire sur une civière. Regardez ce petit documentaire de 5 minutes, qui retrace son parcours, sa vie :



Ah on ne sort pas indemne de l’enfer de la guerre ! En fait c’est comme si John Rambo en revenant du Vietnam au lieu d’aller faire chier les Sheriffs du Dakota du Nord se serait mis à jouer au football américain ! On ne l’imagine pas alors plaquer son adversaire puis l’aider à se relever en lui demandant si ça va, si il n’a pas trop mal. Non Charlie Concrete est un dur et son destin va croiser le chemin de Frank Grifford un soir de novembre 1960 au plus grand dam de ce dernier. La scène se passe à l’ancien Yankee Stadium, le 20 novembre 1960. Les Giants de l’époque n’avaient en effet pas leur propre stade et partageaient celui des New York Yankees. Ce jour là, si les Eagles veulent conserver leurs chances d’aller en finale NFL, ils doivent absolument gagner contre les Giants. Il reste 2 minutes à jouer et les Eagles mènent 17 à 10, mais les Giants sont en train de remonter le terrain afin de pouvoir égaliser et envoyer le match en Overtime. Le QB des Giants Charles Connerly étant blessé, c’est George Shaw qui le remplace. C’est lui qui est à la baguette pour le dernier Drive, et Gifford est aligné comme Running-Back. Frank Gifford c'est la vedette de New York et c'est l'antithèse du personnage de Bedanrik. Frank Grifford est élégant et traine dans les soirées mondaines de New York, le bonhomme est cultivé et sa reconversion au cinéma ou à la télévision est toute tracée. Grifford est le golden boy de la NFL, le fils de bonne famille et le gendre idéal. Hélas sa carrière va s’arrêter net au moment où il croisera Bednarik. Shaw prend le Snap, résiste à la pression et s’échappe de la poche pour trouver Gifford 15 yards plus loin dans le milieu de terrain. Le Running Back attrape le ballon, se retourne et à ce moment précis… Bednarik le percute d’un énorme plaquage ! Le coureur s’écroule et relâche le ballon. Bednarik exulte et crie à Gifford « On a le ballon, le match est terminé ! ». Je vous laisse voir ça en vidéo :


Gifford est lui toujours au sol, inconscient. Il sera évacué du terrain sur une civière suite à une perte de conscience dûe à une commotion. Le choc est tellement terrible que Gifford ne jouera plus de la saison, ni même de la saison suivante. On peut presque même dire que Bednarik a mis fin à la carrière du Running Back car quand Gifford reviendra sur le terrain, il sera aligné comme receveur, poste moins risqué, pour plus de sécurité.








Les supporters des Giants en voudront beaucoup à Bednarik, surtout par rapport au fait qu’il aurait célébré la perte de connaissance de Gifford. Bednarik niera avoir célébré la blessure et dira qu’il était seulement heureux que les Eagles aient pu récupérer le ballon en recouvrant le Fumble. Il dira en interview « Je célébrais notre victoire, j’étais tellement heureux que je ne voyais plus rien même pas Frank. » Cependant, le choc fut tellement terrible que Gifford, 20 ans plus tard, a passé une radio du cou et que le médecin a repéré une fissure d’une vertèbre qui se serait réparée d’elle-même. Il lui posera d’ailleurs une bien drôle de question : « Avez-vous eu un accident de voiture dans votre vie ? ». Gifford expliquera en effet que les docteurs ont seulement passé sa tête aux Rayons-X en oubliant de vérifier son cou, d’où le fait que la vertèbre fissurée n’ait pas été découverte à l’époque. Cela dit, Gifford n’en a jamais voulu à Chuck Bednarik. Ayant commencé sa carrière comme Défensive Back, il expliquera :  « Si jamais j’avais dû plaquer Bednarik, j’aurais voulu faire exactement comme il a fait sur moi. Le Hit était parfaitement légal. ».

Il n’y a donc jamais eu d’animosité entre eux par la suite. Pour terminer sur la carrière de Bednarik voici une anecdote que j’adore : Après ce match décisif contre les Giants en 1960 remportée grâce au plaquage mosntrueux de Bednarik, les Eagles gagneront le match suivant et se retrouveront en finale de la NFL face aux Packers (le Superbowl n'existait pas encore sous sa forme moderne). Bednarik jouera le match en entier, enfin comme il le dira  par la suite « Juste 58 minutes et 45 secondes car je ne jouais pas sur les phases de Punt ». Chuck Bednarik sera une fois de plus héroïque dans ce match. En effet, à 8 secondes de la fin du match alors que le score est de 17-13 pour les Eagles, le Fullback Jim Taylor des Packers se retrouve à 8 yards de la zone d’en-but presque esseulé. Son seul obstacle, « Concrete Charlie » qui comme un protagoniste de western est présent pour le dernier duel en face-à-face. Il réussit à attraper Taylor, le plaque au sol et regarde le chrono s’écouler. Il regarde alors Taylor dans les yeux et lui dit « Tu peux te relever maintenant, Jim, le match est terminé ! ». Un vrai personnage d'Hollywood que ce Chuck Bednarik,  avec toujours la réplique qui fait mouche. Enfin pour conclure et pour juger de l’impact de ce joueur sur son sport, chaque année en NCAA est remis le trophée du meilleur défenseur du pays, ce trophée se nomme le Chuck Bednarik Award ! 

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